Texte lu lors de l’oral en 2016

Utop c’est nous, un groupe de femmes, d’hommes, d’enfants, nous avons appris à nous connaitre et peu à peu, nous avons pris conscience que nous étions capables d’inventer et de réaliser un projet généreux !!

Nous aimons la culture. Certains en ont fait leurs métiers, d’autres non. Mais tous nous croyons que chaque femmes, chaque hommes, chaque enfants est un être de culture. Nos revenus modestes ont été un élément rassembleur qui nous a permis d’aller chercher notre essentiel: ce que nous voulons partager.

1: Notre groupe a eu dès le départ une règle stricte, permettre à tous ses membres d’être véritablement participants et n’exclure personne pour des raisons financières. Nous avons travaillé avec des professionnels: Christian Chevé, Emmanuelle Dubrana, Thomas Hugen. L’enjeu pour nous était de toujours parler notre langage de femmes, d’hommes et d’enfants et pas le jargon d’une technique que nous ne possédons pas. A cet égard, l’attitude de Christian Chevé, d’Emmanuelle Dubrana et Thomas Hugen a été remarquable, et nous les en remercions. Tout au long de ces mois, de réunions en réunions nous avons appris à être maître d’ouvrage et nous le sommes restés. Christian, Emmanuelle et Thomas nous ont obligé à revoir nos rêves. Une fois nos rêves revus, nous les avons amené à revoir certaines solutions. Une philosophie commune a vu le jour entre eux et nous: nous proposons un projet ambitieux mais simple.

La performance énergétique d’un bâtiment est avant tout humaine. On ne gaspille pas, on récupère et on comprend comment le bâtiment fonctionne. En mutualisant les apports et en travaillant de concert avec des associations comme Habitat et humanisme on peut trouver une solution juridique et financière viable et originale en orientant notre coopérative d’habitants vers un système locatif qui permet à terme un maintient dans le domaine public et une maitrise du phénomène spéculatif. Les enfants, les bébés, ont souvent été présents aux réunions et ont agi à leurs manières. Vivantes. Importantes. Car nous n’agissons pas que pour nous.

2-Les autres existent. Le passant qui a un rendez-vous dans le quartier, l’habitant qui va voir un nouveau bâtiment voir le jour, un responsable politique, institutionnel, associatif, un professionnel, une famille, l’agence parisienne du climat, toutes ces structures et personnes référantes que nous avons consultées: les autres pensent et ont un avis. A nous de le prendre en compte et de créer des propositions. Notre préoccupation constante a été de réunir les conditions d’un dialogue qui puisse aboutir à une réalisation concrète et vivante. Un lieu à vivre pour nous et pour les autres. Notre bâtiment sera ouvert au quartier:

-un groupe de jeunes qui vient répéter dans notre studio pour pas cher. -une jeune maman qui ouvre les portes de notre bar associatif et échange avec un autre habitant pendant que son enfant joue.

Nous aimerions que les enfants, les jeunes gens continuent de se poser les questions que nous nous sommes posés à leurs manières car le bâtiment restera.

​3-Et nous? Notre réflexion nous a amené à penser clairement la durée, à penser à ceux qui viendront, à ceux qui ne sont pas nous. Dans ce projet nous devons prendre en compte les travaux à effectuer dans 30 ans, l’évolution des prix de l’immobilier, l’existence d’un jardin et de végétations sur les façades.

D’autres humains devront régler et penser les questions et problématiques de cet habitat. D’autres humains devront participer. Nous donnons les bases d’un certain avenir, aujourd’hui, avec ce que notre groupe est: humain, joyeux, généreux, respectueux de l’autre et surtout attaché à l’échange et la tolérance. Ce que nous avons voulu bâtir, c’est aussi un mode d’échange de point de vue, de gestion concrète des problèmes de la vie courante, de gouvernance et de droit pour chacun afin que la responsabilité que nous assumons puisse traverser des générations. Afin aussi, qu’une expérience comme celle-ci puisse se reproduire ailleurs, servir d’élément de réflexion et de stimulants. Nous avons rencontré un architecte qui a su comprendre nos demandes architecturales et environnementales, un promoteur social avec qui nous avons créé un modèle juste et sécurisé. Mais ce qui compte encore plus pour nous, c’est de nous être emparé d’un sujet : nous mêmes. Et d’accomplir la démarche citoyenne qui va avec. Bâtir pour nous, c’est ça !

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